ROLAND GARROS

Du 21 mai au 10 juin prochain, le stade Roland Garros accueille une nouvelle fois les Internationaux de France de Tennis. Dans les coulisses de cet évènement sportif et mondain s'active une organisation bien rôdée. Elle doit veiller au confort des joueurs, des journalistes mais aussi du public, toujours plus nombreux.

Chaque année, le plus grand évènement tennistique français se tient à Roland Garros. Malgré la taille plutôt « familiale » de ce stade, (seulement 8 hectares, contre 18 à 20 pour les autres stades de tournois du Grand Chelem) l'organisation de la quinzaine nécessite plus de 16.000 personnes accréditées, dont 1.402 journalistes (presse écrite et télévisée, photographes...), 40 arbitres, 250 juges de ligne, 250 ramasseurs de balles, 2.000 personnes pour la restauration. La Fédération Française de Tennis (F.F.T.), organisatrice de la compétition et locataire du terrain, n'emploie pourtant à l'année que 300 personnes.

« Nous prenons le relais du Festival de Cannes »

Pendant la quinzaine, la vie du Tournoi s'organise autour du « Village », sorte de point-relais entre les joueurs et les journalistes. C'est le lieu de passage obligé des célébrités et des V.I.P. (pas moins de 72 000 invitations et accréditations cette année !) qui en fait, selon Bernard Giudicelli, Président de la Fédération Française de Tennis (FFT) et membre de la direction du tournoi, « le Relais du Festival de Cannes ». Les opérations liées aux relations publiques représentent à elles seules plus du tiers du chiffre d'affaire du Tournoi. Mais qui dit « bonnes relations publiques » suppose obligatoirement un bon relais médiatique.

« Il est essentiel que les médias parlent en bien du Tournoi »

Les représentants des médias (environ 3.000, plus de 50 nationalités), sont particulièrement bien traités. Pour les organisateurs, « il est essentiel qu'ils parlent en bien du Tournoi ». Ils ont à leur disposition, dans les enceintes du Central, quatre salles d'interview, 3 labos photos, des cabines à l'abri de la pluie et du soleil, des ordinateurs portables. Ils profitent également de comptes rendus réguliers, d'informations quotidiennes concernant les joueurs dans des casiers nominatifs et de nombreux écrans qui retransmettent les matchs des courts annexes. L'organisation n'hésite pas à leurs proposer différentes activités comme des dégustations, sorties dans Paris, tournois de Playstation...

A la fin de leurs matches, les joueurs ont l'obligation d'aller en salle d'interview sans être tenus de répondre aux questions. André Agassi, après sa défaite au premier tour en 2000, ne s'y rendit pas et fut condamné à 10.000 dollars d'amende : le montant, généralement en dollars, est basé sur le classement. En fait beaucoup de joueurs préfèrent souvent une rencontre « informelle » au bar réservé à la presse.

Au bonheur des joueurs 

L'organisation « materne » également les joueurs. Tous les services à l'intérieur de l'enceinte sont gratuits. Celui des cordages est le plus sollicité (2.727 « interventions » en 2008, dont 49 pour Nadal) mais ce n'est pas le seul : certains joueurs apportent à la lingerie quantité de linge à laver !

Les vestiaires hommes et femmes sont rigoureusement identiques, hormis un détail : le casier 18 bis. Chaque joueur se voit en effet attribuer un numéro de casier et peut demander à le conserver (Nadal a le numéro 15 depuis 2005). Steffi Graff conserva le numéro 19 tout au long de sa carrière parisienne (douze ans d'écart entre sa première et sa sixième victoire). A son départ, elle se vit offrir la porte de son casier sur laquelle étaient gravées les dates de ses victoires. Depuis ce jour, le casier 19 est devenu le 18 bis.

Avec les années, la fourmilière Roland Garros a donc atteint une dimension impressionnante. Pourtant, selon Jean Gasselin, président de la F.F.T., cette machine bien rodée ne suffit plus à faire face aux enjeux du tennis moderne : « La construction d'un nouveau Central est nécessaire. Je pense que cela est indispensable. Il y a tellement de concurrence de nos jours. Actuellement nous sommes un petit peu en retard. Nous considérons qu'il faut à tout prix un court couvert ».

Roland Garros : une extension en question 

Le tournoi de tennis de Roland-Garros continuera à se dérouler à Paris, dans un stade rénové et agrandi. C'est ce qu'avait décidé le 13 février 2011 la Fédération française de tennis (FFT), faisant ainsi le choix de la tradition, du prestige, de la proximité et des économies... Elle avait rejeté l'option d'un déménagement à Versailles, Gonesse, ou Marne-la-Vallée. Mais depuis, du fait de multiple recours, le projet d'extension du stade parisien n'a cessé de prendre du retard. Désormais, assure cependant la FFF, après deux décisions de justice qui lui ont été favorables fin 2016 et début 2017, les travaux du futur stade, qui avaient pu démarrer en octobre 2015 avant d'être interrompus, ont pu reprendre, et le nouveau stade sera livré en 2020.


Roland-Garros doit-il déménager ?


 Voici la question étudiée, en 2010-2011, par la FFT, organisatrice de l'événement. Le tournoi manque de place sur son site de 8,5 hectares et l'absence de couverture des courts rend les retransmissions télévisées aléatoires. Une modernisation est indispensable. Versailles, Gonesse et Marne-la-Vallée ont toutes trois présenté un projet concurrent à une rénovation du complexe parisien, qui fait l'objet d'une concession arrivant à échéance en 2015. Mais le 13 février 2011, après un suspense entretenu, la FFT a finalement tranché : Roland-Garros restera à Paris.


Roland-Garros et les Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pour les JO, le stade de Roland Garros accueillera le tennis et la boxe tandis que quelques jours plus tard, pour les jeux Paralympiques, il accueillera le tennis, le basketball et le rugby paralympiques.


par Florian GALTIER

publié dans le magazine.info (mai 2009)

réactualisé  en mars 2018

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